DDDébrief de la semaine du 7 novembre

13 novembre 2022

L’image de la semaine

Après trois longues semaines passées en méditerranée à la recherche d’un port d’accueil, 230 migrants transportés par le navire humanitaire Ocean Viking ont pu être débarqués vendredi à Toulon. Cette situation met une fois de plus en avant le manque de coopération entre pays européens sur la question de l’accueil des migrants.

En effet, avant d’accoster en France l’Ocean Viking s’est vu refuser le débarquement sur les côtes italiennes malgré 43 demandes effectuées. Le ministre de l’intérieur français Gérald Darmanin a dénoncé « un comportement inacceptable » du nouveau gouvernement italien mené par Giorgia Meloni, qui selon lui était responsable de l’accueil de ces migrants. Laurence Boone, secrétaire d’Etat chargée de l’Europe déplore « une rupture de confiance » avec l’Italie qui a dérogé aux valeurs européennes et aux règles du droit international.

C’est le début d’un bras de fer diplomatique entre les deux pays. L’exécutif français a promis des mesures de rétorsion à l’encontre de l’Italie, notamment en renforçant ses contrôles à la frontière et en suspendant une relocalisation sur le territoire français de 3500 migrants en provenance d’Italie.

L’évènement attise aussi les tensions à l’intérieur du paysage politique français, alors que l’examen d’un nouveau projet de loi sur l’immigration devrait avoir lieu début 2023. La décision d’accueil de l’Ocean Viking par la France a été vivement critiquée notamment par l’extrême droite qui accuse le gouvernement d’être trop laxiste sur l’immigration.

le navire Ocean Viking

L’actu en France

Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération Barkhane ce mercredi 9 novembre lors d’un déplacement à la base navale de Toulon. Trois mois après le retrait des forces militaires françaises du Mali, le président de la République marque la fin de neuf ans de lutte antidjihadiste ayant causé le décès de 59 soldats français.

Pour rappel, l’opération Barkhane est une opération antidjihadiste menée par l’armée française ainsi que des armées alliées depuis 2014. Son but est de lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes au Sahel.

Le retrait de l’armée française au Mali a débuté avec l’accès au pouvoir d’une junte nationaliste faisant grandir le sentiment anti-français. La collaboration de Bamako avec le groupe paramilitaire russe Wagner a engendré le départ définitif des forces militaires françaises du Mali en août 2022.

Cependant, 3000 militaires français restent déployés dans la région : au Niger, au Tchad et au Burkina Faso.

Selon Emmanuel Macron, la nouvelle stratégie militaire de la France en Afrique sera finalisée d’ici six mois. Dans les prochains jours, une phase d’échange sera lancée avec ses partenaires africains, les organisations régionales et ses alliés.

L’actu à l’international

La libération de la ville de Kherson par l’armée ukrainienne mercredi dernier marque une grande étape dans la contre-offensive ukrainienne. Malgré les suspicions d’un piège par le gouvernement ukrainien, les forces russes se sont réellement retirées après la décision du ministre de la Défense russe.

Une vague très rare de célébration s’est propagée en Ukraine et en particulier à Kiev. Près de neuf mois après la prise de la capitale régionale du sud du pays, l’annonce du retrait des forces russes est une grande lueur d’espoir pour le peuple ukrainien. C’est la première ville de cette importance à être libérée depuis le début de la guerre. D’autant plus que Kherson était l’une des villes rattachées à la Russie depuis le référendum organisé par Poutine en septembre dernier.

Dès le lendemain la police ukrainienne s’est mobilisée pour enquêter sur les éventuels crimes des occupants russes à Kherson. En outre, la ministre des Affaires étrangères ukrainienne a affirmé que « la guerre continue ». Les combats se poursuivent en effet dans l’est de l’Ukraine.

Vladimir Poutine ne s’est pas encore exprimé au sujet de la défaite Russe. De plus, il ne se rendra pas au sommet du G20 à Bali la semaine prochaine.

Le chiffre de la semaine

50

C’est le nombre (minimum) de sièges dont disposeront les Démocrates au Sénat, ce qui leur confère une majorité absolue.

Cette semaine ont lieu les élections de mi-mandat (midterms) qui se déroulent tous les quatre ans aux États-Unis. Lors de celles-ci l’entièreté de la chambre des représentants est renouvelée, ainsi qu’un tiers des sièges du Sénat. Des élections locales sont aussi organisées.

Tous les dépouillements n’étant pas terminés, la composition exacte du futur Congrès n’est pas encore connue. Les prévisions annoncent cependant que les Républicains disposeront d’une majorité à la chambre des représentants. La majorité démocrate au Sénat– la plus courte possible – tient grâce à la 101e voix de la vice-présidente Kamala Harris, également présidente du Sénat, au cas où un texte se retrouverait à 50 voix contre 50.

Durant ce scrutin marqué par un contexte tendu, les Démocrates ont notamment fait campagne en se présentant comme les défenseurs du droit à l’avortement, à la suite de la décision de la Cour suprême d’annuler l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait ce droit au niveau fédéral. Depuis les États peuvent décider de leur politique en la matière.

De leur côté Les Républicains ont notamment fait campagne sur le sujet de l’immigration, de la criminalité et de l’inflation. Cette dernière ayant atteint 8,5 % sur un an préoccupe fortement les ménages américains.

L’absence de « vague républicaine » peut être considérée comme une « victoire en soi » pour les Démocrates. Depuis l’après-guerre, le parti du président au pouvoir a toujours perdu des sièges ou sa majorité, à l’exception de George W. Bush en 2002.

La phrase de la semaine

« La crise climatique concerne la sécurité des êtres humains, la sécurité économique, la sécurité nationale et la vie même de la planète »

Joe Biden lors de son discours à la COP 27

La COP27 se tient du 6 au 18 novembre en Egypte. Dans un contexte de crise énergétique, de records d’émissions de gaz à effet de serre et de multiplication des catastrophes naturelles à l’échelle mondiale, les enjeux de cette nouvelle conférence internationale sont de taille.

Le président américain a particulièrement pressé le pas vers l’action climatique lors de son intervention vendredi dernier. Il a annoncé son plan de près de 370 milliards de dollars d’investissement pour la transition énergétique. Ses mesures visent à réduire les émissions américaines de gaz à effet de serre d’environ 50% d’ici 2030 par rapport à 2005.

Les Etats-Unis ainsi que les pays les plus pollueurs comme l’Inde et la Chine sont cependant critiqués pour leur aide insuffisante aux pays pauvres, les plus affectés par le dérèglement climatique. Quatre militants ont d’ailleurs cherché à interrompre le président américain en poussant des cris de coyote.

Les dernières COP avaient abouti à des engagements insuffisants pour respecter les objectifs prévus par l’Accord de Paris, c’est-à-dire un réchauffement climatique inférieur à 1,5°C.

Cette année nous fêtons également le trentième anniversaire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le premier traité international de lutte contre le réchauffement de la planète.