DDDébrief de la semaine du 31 octobre

6 novembre 2022

L’image de la semaine

Plus d’une centaine de militants ont cloué au sol des jets privés à l’aéroport de Schiphol à Amsterdam, quelques jours avant le début de la Cop 27 en Égypte. Vêtus de combinaisons blanches, une partie des membres de Greenpeace et d’Extinction Rebellion se sont assis hier autour de jets privés pour les empêcher de partir. D’autres ont fait du vélo autour des avions. Le but de leur protestation : diminuer le trafic aérien en interdisant les vols courts au profit des trajets en train afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Selon le bureau d’études CE Delft, plus d’un tiers de ces vols faisaient moins de 500 km et près de 11%, environ 250 km. Cet aéroport représente la plus grande source d’émission de dioxyde de carbone aux Pays-Bas, avec 12 milliards de kg émis par an.

En réponse à la manifestation, la direction de l’aéroport s’est fixée comme objectif la réduction d’émission d’ici 2030 et a montré son soutien aux ambitions du secteur aéronautique d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

D’autres aéroports comme l’aéroport de Nice ont subi le même type de mouvements écologistes. En revanche, ce n’est pas la première fois qu’un aéroport français est visé par ce type d’action, le 24 septembre dernier, 12 militants avaient déjà été placés en garde à vue suite au blocage du terminal Bourget en région parisienne.

manifestants à l’aéroport d’Amsterdam

L’actu en France

Jeudi 3 novembre, alors que Carlos Martens Bilongo, député de la France insoumise s’exprimait sur le drame de l’immigration clandestine, Grégoire de Fournas a crié « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ». L’intervention du député du RN a provoqué une vague d’indignation qui a éminemment suspendu la séance à l’Assemblée.

Suite à cet évènement, le bureau de l’Assemblée a décidé d’exclure du Palais Bourbon durant 15 jours le député de Gironde. De plus, il subira une réduction de moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois. Une décision qui aurait été prise à l’unanimité étant donné que les députés du RN ont volontairement choisi de quitter la salle et de ne pas participer au vote.

À travers un tweet, Marine Le Pen affirme que les propos de Grégoire de Fournas ont été détournés et accuse la France insoumise de les instrumentaliser : « la polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français ».

C’est la deuxième fois depuis 1958 qu’une sanction est prise à l’encontre d’un député. Selon la première ministre qui s’est exprimée suite aux perturbations au sein de l’Assemblée Nationale « le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie ».

L’actu à l’international

Dans un contexte de net regain des tensions dans la péninsule coréenne, la Corée du Nord a été accusée ce mercredi 2 novembre par la Corée du Sud d’avoir tiré des missiles balistiques, dont l’un a franchi la « ligne de limite du Nord ».

Ce tir a provoqué une rare alerte au raid aérien dans l’île sud-coréenne d’Ulleungdo, située à environ 120 km à l’est de la péninsule coréenne, où les habitants ont reçu la consigne de se réfugier dans des bunkers. Environ 100 tirs d’artillerie auraient également été tirés vers une zone maritime « tampon » entre les deux pays. Selon l’armée sud-coréenne, c’est « la première fois depuis la division de la péninsule » après la guerre de Corée en 1953 qu’un missile nord-coréen tombe aussi près des eaux territoriales de Séoul. La présidence de Séoul a souligné dans un communiqué « que la provocation nord-coréenne est une invasion territoriale ».

Suite aux tirs de trois nouveaux projectiles ce jeudi 3 novembre, une alerte a également été déclenchée dans le nord du Japon même si, contrairement à ce qu’avaient affirmé dans un premier temps les autorités, le missile n’a finalement pas survolé l’archipel. « Le barrage continu de missiles jour après jour est un outrage et ne peut être toléré », a déclaré jeudi le Premier ministre japonais Fumio Kishida. 

Le chiffre de la semaine

50.9%

C’est le pourcentage de voix qui a mené Luiz Inacio Lula da Silva à la victoire de l’élection présidentielle au Brésil le 30 octobre 2022.

À l’âge de 77 ans, et pour la troisième fois après ses mandats de 2003 et 2010, le candidat du Parti des Travailleurs est réélu chef du gouvernement de justesse. En effet, c’est seulement 60 millions de voix qui lui ont été favorables contre 58 millions pour son adversaire. Ces résultats ont provoqué une vague de soulagement parmi les chefs d’États d’Amérique Latine qui n’ont pas hésité à le montrer en tweetant « Viva Lula » comme le président Colombien. Néanmoins, plusieurs mobilisations bolsonaristes se sont organisées dans les journées suivant le scrutin pour dénoncer le résultat.

Après 4 années de pouvoir de l’extrême droite bolsonariste, la victoire de Lula est perçue comme un renouvellement des relations du Brésil avec les pays étrangers. Le président Brésilien a manifesté la volonté de réorienter la diplomatie brésilienne et la centralité de l’urgence climatique par le biais d’un partenariat stratégique avec l’UE et le renouvellement du MERCOSUR.

Emmanuel Macron fut l’un des premiers présidents à s’exprimer sur les élections qui pour lui, ouvrent une nouvelle page pour le Brésil, « ensemble nous allons unir nos forces pour relever de nombreux défis communs et renouer le lien d’amitié entre nos deux pays ». En effet, les relations entre les deux pays s’étaient limitées à l’apport d’un soutien lors des incendies en Amazonie en 2019.

La phrase de la semaine

« Il y aura des festivals en 2024. Peut-être certaines annulations si certaines solutions ne sont pas trouvées mais pour le moment on cherche les solutions »

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture.

Pour donner suite aux propos de G. Darmanin concernant une possible annulation des festivals en 2024, la ministre de la Culture a tenu une réunion avec les organisateurs de ces événements ce mercredi 2 novembre.

Cette première réunion avait pour objectif d’aborder les différentes problématiques d’organisation avec les responsables des festivals attirant plus de 100 000 personnes. En effet, l’organisation en simultané des jeux Olympiques et des festivals nécessite une importante mobilisation des forces de l’ordre qui se doit d’être préparée en amont.

De plus, en 2024 se tiendra aussi l’Euro de football en Allemagne qui impliquera la mise en place de fan-zones. Enfin, cette même année, nous commémorerons les 80 ans de la libération de Paris. Autant d’événements qui complexifient la situation.

Néanmoins, les organisateurs se sont sentis écoutés et apprécient que la ministre les concerte pour trouver des solutions. Cependant, ils savent que le dernier mot appartient au gouvernement et s’inquiètent donc pour leurs festivals qui font vivre la culture en été.

Après 2 années de calme à cause du covid, une autre annulation mettrait à mal ce secteur en difficulté. Une autre réunion se tiendra en décembre pour faire le point sur la situation.